" Mon engagement dans le monde agricole date de 30 ans. Avec pour seul objectif, pendant toutes ces années, construire une agriculture forte pour permettre l’autosuffisance alimentaire.
Aujourd’hui, la présidence de l’ODARC ouvre une nouvelle voie à cet engagement, celle de trouver les moyens de concrétiser cette ambition d’une agriculture forte, essentielle au développement de la Corse.
Face aux nouveaux enjeux climatiques et sociétaux il nous faut sauver et améliorer notre modèle issu de notre civilisation agro-pastorale. Ces systèmes traditionnels sont plus que jamais d’actualité car ils permettent l’utilisation, la gestion et la préservation de l’ensemble de notre terre et des territoires : que ce soient les plaines et les coteaux mais également la moyenne montagne grâce à la pluriactivité et une gestion collective des estives.
L’agriculture doit être au centre du développement de demain car elle a un rôle primordial dans nos choix d’aménagement du territoire à condition d’avoir une pleine maîtrise de notre foncier car sans terre il ne peut y avoir de production, d’installation… Il ne suffit pas de sanctuariser des terres avec des ESA mais il faut les remettre en culture. Cette gestion permettra de limiter voire de stopper la spéculation foncière.
L’agriculture de production que nous voulons est génératrice de richesses, d’emplois, gage de qualité et de plus-value.
Nous devons travailler pour que les exploitations aient une réalité économique. Il faut des outils de production modernes en adéquation avec les besoins ainsi qu’un soutien technique à la hauteur des défis à relever.
Il faut aider les JA dans leurs installations en apportant un accompagnement de qualité leur permettant de s’inscrire dans une démarche vertueuse, productive et dont les principales ressources sont la production et la vente du fruit de leur travail. Ce sont eux qui permettront de revaloriser ce métier.
Il faut valoriser les circuits courts et les labels de qualité, différencier les produits industriels et les produits fermiers pour que chacun retrouve sa juste place et la juste valorisation qu’il mérite. Certaines opportunités de commercialisation ne sont pas mobilisées faute d’organisation collective ou d’intégration de l’évolution des modes de consommation. Il faudra y remédier.
L’agriculture a trop souvent été opposée au développement, notamment à celui du tourisme. Il faut aujourd’hui créer de la transversalité, en renforçant notamment la dimension gastronomique de la Corse ou en mettant en avant l’attrait de ses paysages agricoles qui peuvent s’apprécier en toute saison. Cette transversalité doit également s’appliquer avec les services de la CDC (sapeurs forestiers, enseignement supérieur et recherche…) et les autres offices et agences (hydraulique, économie, foncier, environnement …)
De par sa place en Méditerranée, la Corse doit être un laboratoire de recherche sur le changement climatique, sur de nouvelles variétés mieux adaptées pour tendre vers une agriculture plus résiliente dans un souci de préservation de nos ressources naturelles.
Je n’oublie pas la forêt qui représente un élément de notre culture, de notre environnement et de notre patrimoine mais également un formidable potentiel économique pour la Corse.
Les défis à relever sont nombreux mais je sais pouvoir compter sur le personnel de l’ODARC pour m’accompagner dans ces projets. L’ancienne mandature au travers de son président, Lionel Mortini, a tracé le sillon du changement en remettant le développement au cœur des missions de l’Office. Je poursuivrai dans cette voie.
Je souhaite également que le Conseil d’Administration de l’ODARC soit un lieu d’échanges avec l’ensemble des partenaires qui y sont représentés dans un état d'esprit ouvert et constructif. L’agriculture et la forêt corses le méritent."